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Produire en France : l’exemple de Sanofi

Produire en France : l’exemple de Sanofi


Cinquante personnes ont participé au rendez-vous du CNER organisé le 24 avril dernier au siège de Sanofi, et ont pu débattre avec Christian Lajoux, président de Sanofi France, Président du LEEM (fédération professionnelle des industries du médicament) et Philippe Tcheng, vice-président des affaires publiques et gouvernementales du groupe.

Débat et échanges particulièrement intéressants au cours desquels Christian Lajoux et Philippe Tcheng se sont exprimés sur des sujets aussi divers que l’affaire du Mediator, le prix des médicaments, le développement des génériques…

L’essentiel du débat a cependant porté, au travers de l’exemple de Sanofi, sur des questions qui sont au cœur des préoccupations des agences de développement : le développement de l’industrie en France, les conditions de l’innovation, le rôle des territoires.

Développement de l’industrie en France

Sanofi est, aujourd’hui, une entreprise de santé diversifiée. Groupe mondial, Sanofi compte 110 000 salariés dans 100 pays différents. Mais alors qu’il ne réalise, en France, que 9 % de son chiffre d’affaires, Sanofi y emploie 27 000 salariés, sur 49 sites implantés dans 15 régions ; 40 % des effectifs R & D du Groupe sont basés en France et 50 % des investissements industriels du Groupe sont réalisés dans notre pays.

Selon Christian Lajoux, le développement de l’industrie en France est non seulement indispensable, mais aussi tout à fait réalisable, à condition de l’envisager non pas en référence aux modèles du passé, mais avec une vision d’avenir, qui implique de conserver un tissu industriel de pointe, basé sur la qualité et l’innovation, et de développer des filières de haute technologie, ce que les structures d’excellence et les savoir-faire de notre pays permettent de réaliser.

Les conditions de l’innovation

 L’innovation ne peut sortir que d’écosystèmes territorialisés : tel est le credo de Christian Lajoux et Philippe Tcheng, pour qui l’agglomération lyonnaise est, dans leur filière, un modèle. Tous les territoires bien dotés en recherche, compétences, etc. ne constituent pas, pour autant, des écosystèmes performants : encore faut-il que l’ensemble des acteurs concernés tirent dans le même sens.

Dans les biotechnologies, le passage du brevet à la pré-industrialisation représente ensuite un cap important, qui ne peut être franchi qu’avec l’intervention du capital-risque. C. Lajoux et Ph. Tcheng ont regretté la faiblesse croissante du capital-risque privé, en France, ce qui a contraint Sanofi à mettre d’importants moyens dans le capital-risque de pré-industrialisation.

Le rôle des territoires

Outre le rôle des écosystèmes, en réponse à une question sur l’attente de Sanofi vis-à-vis des territoires, Éric Rebiffé, directeur général de Sanofi Développement, a insisté sur l’importance des relations entre les dirigeants des établissements de Sanofi et les acteurs territoriaux : il lui paraît indispensable qu’ils se connaissent, se parlent et qu’ils sachent trouver, face aux problèmes qui peuvent surgir, des solutions « hors cadre », innovantes, sachant rompre avec les pratiques habituelles.

Il a précisé que Sanofi disposait, dans les régions, d’équipes territoriales.