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Agences départementales et loi NOTRe: le point sur l'ADIRA avec Didier Hertzog

Agences départementales et loi NOTRe: le point sur l'ADIRA avec Didier Hertzog


Dans une période d’incertitude pour les agences départementales, Didier Hertzog, responsable du pôle « Développement des territoires » de l’ADIRA fait le point sur la situation de l’agence et son action future dans le champ du développement économique.  

1-     La loi NOTRe modifie en profondeur les compétences développement économique. Comment votre agence départementale s’adapte-t-elle à cette nouvelle donne territoriale ?

La notion de développement économique développée par la loi NOTRe comprend les champs de la stratégie économique et la gestion des aides aux entreprises. Nous avons beaucoup réfléchi à cette notion par une série d’études. Or, le développement économique tel qu’utilisé dans la loi NOTRe diffère de nos activités : nous faisons essentiellement de l’animation de réseau, du développement, de l’appui aux collectivités et aux entreprises. Ainsi dans le sens de la loi, nous ne faisons pas de développement économique. Les départements ont repris les missions de l’agence en s’appuyant sur leur compétence de solidarité et de cohésion territoriale (notions d’égalité territoriale et d’ingénierie). De fait il semblerait aujourd’hui plus pertinent de remplacer la notion de développement économique qui nous est attachée, par celle de développement territorial, qui correspond beaucoup plus à notre cœur de métier actuel. C’est la raison pour laquelle les départements pensent qu’ils ont encore un vrai rôle à jouer avec et auprès des régions.

2-     Quels seront les impacts de cette évolution de l’agence en termes juridiques (statuts…) et de gouvernance ?

En Alsace, les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont décidé, avec l’Eurométropole de Strasbourg et les Agglomérations de Mulhouse, Saint-Louis et Haguenau de créer l’ADIRA, l’Agence de développement d’Alsace en fusionnant le CAHR (Agence de développement économique du Haut-Rhin) et l’ADIRA (l’Agence de développement économique du Bas-Rhin).  Les nouveaux statuts prévoient un collège réservé aux Etablissements publics  de coopération intercommunale. D’ors et déjà un certain nombre d’intercommunalités ont signé un accord de coopération avec l’ADIRA, principalement dans le Haut-Rhin. Nous devons poursuivre ce mouvement dans le Bas-Rhin, mais nous sommes actuellement un peu freiné par la nouvelle carte intercommunale qui va se mettre en place de manière opérationnelle au 1er janvier 2017.

Aujourd’hui le financement  de l’Agence est toujours très majoritairement départemental.

3-     Y a-t-il un dialogue avec la région ? Si oui, de quelle nature, sur quels sujets ?

L’ADIRA s’inscrit évidemment dans le cadre régional élaboré par la loi NOTRe et laisse toute sa place à la région, qui a déjà toute sa place dans nos statuts. En effet elle y a des représentants à différents niveaux, Assemblée générale et Conseil d’administration. Le trésorier de la structure est aussi un élu de la Région.

De manière technique nous collaborons de manière étroite avec les services de l’Etat, des collectivités, des consulaires, dont bien évidemment ceux de la Région Grand Est.

La Région élabore actuellement son SRDEII, qui donnera lieu probablement à une nouvelle organisation du développement économique au niveau de la grande région que ce soit en matière d’innovation, de financement des entreprises, d’attractivité, de promotion/prospection,….

Les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin souhaitent que l’ADIRA s’inscrive dans ce mouvement en y étant l’Agence alsacienne de développement, au service des territoires et des entreprises alsaciennes.

 Propos recueillis par Noémie Condomines