Mercredi 18 janvier était organisée une soirée conférence sur les concepts et enjeux liés au cluster d’aujourd’hui. Au programme : innovation ouverte, ancrage territorial, politique d’aménagement du territoire, implication sociétale, interaction avec les parties prenantes…

Organisée conjointement par France Cluster, l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) et l’ANPP (Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays), la conférence était l’occasion de faire le point avant le 20e anniversaire du cluster en 2018. En effet, comme le rappellait Xavier Roy, directeur de France Clusters,  « 2017 doit être l’année de l’introspection ».

En introduction, Philippe Serizier, directeur de l’Institut CDC pour la recherche, rappelle l’intérêt d’étudier l’évolution des clusters aujourd’hui, notamment en termes de :

  •   Organisation des entreprises
  •   Structuration de l’animation des réseaux
  •   Notions et vocabulaire

En effet, pour André Torre, directeur de recherche à l’INRA, il est important d’analyser les évolutions conceptuelles du cluster: est ce signe de nouveauté ? Ou seulement un changement lexical ?

Réellement affirmé dans les années 90, le concept de cluster a connu depuis quelques évolutions. Dès les années 2010, le cluster inclue les problématiques environnementales et sociétales. A ce titre, deux nouveaux concepts émergent :

  •   L’éco système d’affaire, la notion de cluster est revisité au regard du service de gestion
  •   L’éco système industriel, intègre le concept d’écologie industrielle.

Pour André Torre, il s’agit d’un véritable « saut qualitatif » et non pas une simple évolution lexicale. En effet, on déborde alors du seul cadre industriel en y intégrant des logiques sociétales, qui prennent concrètement la forme de nouveaux lieux d’innovation.  

De nouveaux lieux d’innovation, quelles caractéristiques ?  Quels facteurs clés ?

Ces nouveaux lieux ont pour vocation d’expérimenter de nouveaux modes d’innovation. Ils se basent sur le savoir-faire et le partage. Il s’agit principalement de structures intégrées offrant des services qualitatifs. Ces lieux de coopération sont matérialisés sur les territoires. Portés par ces derniers mais également par les clusters, la plupart ont un financement mixte privé public. Allant de 50 000 euros à plusieurs centaines de milliers d’euros, l’investissement de départ peut être considérable. Néanmoins, pour Gwenael Doré, directeur de Projets à l’Institut National du Développement Local, ces lieux sont facteurs d’attractivité pour les territoires ruraux notamment auprès du public urbain.

Ils intègrent aujourd’hui le citoyen dans leur mode de développement. Le nombre de parties prenantes s’agrandit, ce qui pose la question de la gouvernance: comment dès lors aller vers une plus grande implication des élus locaux?