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L'Observatoire des Territoires dresse le portrait de la France

Dans son huitième rapport intitulé « La France en douze portraits », l'Observatoire des Territoires décrit la situation et l’évolution des territoires à travers des portraits thématiques.

L'Observatoire des Territoires dresse le portrait de la France


Présenté lors de l’installation du nouveau conseil d’orientation de l'Observatoire des territoires le 13 avril 2021, ce rapport fait le point sur les principales mutations démographiques, économiques ou encore sociales qu’ont connu les territoires au cours des dernières années, sur leur situation actuelle, et sur les grands défis à relever pour les prochaines années. 

 

Chaque portrait traite d’une thématique précise : la démographie, les dynamiques d'entreprises, le niveau de vie des ménages, les recettes des collectivités territoriales, le logement, l’artificialisation des sols, les lieux de résidence et les lieux de travail, les mobilités résidentielles, le transport, les équipements et services, et enfin le numérique. Cet article traite des six thématiques les plus susceptibles d'intéresser les professionnels du développement économique, et en résume les principaux enseignements.

Une hausse de la création d’entreprises accompagnée d’inégalités spatiales

Le rapport indique que le nombre de créations d’entreprises connaît une hausse constante, voire record en 2019 (815 300 de plus qu’en 2018, soit +18%).

 

Néanmoins, ce phénomène se concentre particulièrement dans les métropoles, qui attirent une grande partie des emplois. Le rapport démontre par ailleurs que le territoire est marqué à cet égard par des divergences nord-sud et est-ouest, notamment en ce qui concerne les micro-entreprises et les projets entrepreneuriaux, les parties méridionales et occidentales du pays se montrant plus dynamiques à cet égard.

 

Le secteur des entreprises créées varie aussi sensiblement selon les territoires, les grands établissements industriels se trouvant davantage au nord du pays, alors que le tissu économique du sud est plus nettement dominé par le commerce et le secteur des services.

Une forte dissociation entre lieux de résidence et lieux de travail

La dissociation entre les lieux de résidence et les lieux de travail est un phénomène croissant depuis les années 1970. Selon le rapport, celle-ci s’est particulièrement accentuée en région parisienne et dans les métropoles de l’ouest du pays. A titre d'exemple, les actifs franciliens mettent en moyenne environ 40 minutes à se rendre au travail contre  20 minutes pour ceux qui travaillent dans les aires de moins de 50 000 habitants.

 

L’Observatoire explique ce phénomène dans son rapport par un doublement mouvement  : celui de la concentration de l’emploi dans les pôles métropolitains et celui du desserrement de la population vers les couronnes.

L’enjeu majeur de l’accès au numérique et de la formation aux usages

Autre point important du rapport, la desserte efficace des territoires en infrastructures numériques. L’Observatoire indique que 83 % du territoire français était couvert en 4G  au 1er trimestre 2020. Néanmoins, les zones de montagnes telles que le Massif central, les Alpes et les Pyrénées ou encore le sud de la Guyane ne bénéficient pas encore d’une couverture suffisante.

Le rapport décrit une situation analogue en ce qui concerne le déploiement de la fibre, où certains territoires à faible densité de population sont moins bien équipés.

 

Mais au-delà de l’équipement en infrastructures  se pose la question de l’usage des outils numériques. Le rapport indique que pas moins de 13 millions de Français éprouvent des difficultés pour manier un ordinateur, utiliser internet, effectuer des démarches administratives ou rechercher des informations en ligne. Il souligne toutefois que 39 % d’entre eux souhaiteraient pouvoir y être formés, ce qui démontre l’existence d’une demande insatisfaite en la matière, notamment par les pouvoirs publics.

Une artificialisation des sols contrastée selon les territoires

Le rapport indique que l’artificialisation des sols connaît un ralentissement continu le depuis le début des années 2010, mais que celle-ci varie énormément selon les territoires. En effet, l'Observatoire constate que l’artificialisation est beaucoup plus forte autour des métropoles et des agglomérations, ainsi que sur la façade atlantique et l’arc méditerranéen, tandis que les territoires moins urbains et davantage à l’intérieur des terres connaissent une artificialisation des sols plus faible. Cette corrélation entre population et consommation d’espace est par ailleurs démontrée par une carte du rapport, qui illustre le taux d’artificialisation des sols en fonction de la typologie des EPCI à travers le territoire national.

Un ralentissement de la construction de logements 

Le logement, qui représente en moyenne un tiers des dépenses des ménages, fait également l’objet d’un portrait dans le rapport. Ce dernier fait état de la baisse du rythme de construction de logements dans toutes les régions du pays, à l’exception de l’Ile-de-France.  Cette région fait par ailleurs l’objet d’une forte pression foncière, notamment sur le logement social où elle est la plus forte du pays (9,5 demandes pour 1 attribution).

Des mobilités résidentielles de proximité et qui confirment les tendances générales

Le rapport nous informe que les mobilités résidentielles - phénomène qui concerne plus de 7 millions de Français chaque année - sont majoritairement des mobilités de proximité. En effet, les trois quarts des ménages qui changent de logement restent dans le même département et 82 % déménagent à moins de 100 km de leur logement précédent.

 

Toutefois, ces mobilités sont inégales selon les territoires. La carte relative au solde migratoire en 2017 que l’OT joint à ce portrait montre que les mobilités résidentielles suivent ainsi les tendances générales de périurbanisation et d’attractivité du littoral.

 

Pour les mobilités résidentielles dont la distance est supérieure à 100 km (18% d’entre elles), celles-ci varient selon l’activité socioprofessionnelle des habitants. Le rapport explique que les mobilités en région vers les métropoles sont davantage le fait d’étudiants ou de stagiaires. Les mobilités entre métropoles sont , elles, caractéristiques des cadres supérieurs et professions intermédiaires.

 

 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le Rapport 2019-2020 - La France en douze portraits de l’Observatoire des Territoires.

 

 

Rayan Benamane.