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Les liens entre métropoles et territoires avoisinants décryptés à la Caisse des Dépôts

Les résultats de la recherche « Analyse du lien entre les métropoles et les territoires avoisinants » ont été présentés par deux de ses co-directeurs, Nadine Levratto et Denis Carré, ce jeudi 15 mars à la Caisse des Dépôts

Les liens entre métropoles et territoires avoisinants décryptés à la Caisse des Dépôts


Une restitution de l’étude « Analyse du lien entre les métropoles et les territoires avoisinants » avait lieu ce jeudi 15 mars à la Caisse des Dépôts.

 

Après une introduction assurée par des représentants de la Caisse des Dépôts, du Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (CGET), et de France Stratégie – les trois institutions partenaires du projet – Nadine Levratto est revenue sur la méthodologie et le cadre d’analyse de la recherche. Cette dernière constitue la première approche économique exhaustive sur des données réelles d’entreprises. Les économistes ont choisi de se concentrer sur la dynamique l’emploi – avec un focus sur les emplois de la base compétitive (industrie, services aux entreprises, commerce de gros et transport de marchandises) – et de distinguer deux échelles territoriales : celle des communes et celle des zones d'emploi. Ils ont eu recours aux outils de l’économétrie spatiale pour analyser les interrelations spatiales entre les métropoles et leurs territoires voisins. 

 

 

« Toutes les métropoles ne suivent pas la même trajectoire et n’entretiennent pas toutes une forme de supériorité à l’égard de l’ensemble du territoire »

Nadine Levratto Co-directrice de la recherche

 

Les métropoles : une catégorie hétérogène

 

Nadine Levratto et Denis Carré ont ensuite présenté les quatre principaux résultats de la recherche. Premièrement, cette dernière a révélé une pluralité des modèles métropolitains, et l’existence de métropoles fractionnées. En effet, si certaines métropoles se renforcent (Bordeaux, Lille, Marseille, Montpellier, Rennes et Toulouse), d’autres se fractionnent (Brest, Grenoble, Rouen et Strasbourg). La métropole de Nantes présente quant à elle une certaine stabilité. Deuxièmement, l’étude met en lumière les trajectoires de croissance variées des différentes métropoles.

 

 

« Derrière les métropoles « moteurs », il y a tout un ensemble de métropoles pour lesquelles les performances sont plus limitées » 

Denis Carré Co-directeur de la recherche

 

Ainsi, l’essentiel de la croissance des métropoles provient de cinq d’entre elles (Bordeaux, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse).

Nuancer les effets de débordements des métropoles

 

La recherche questionnait également l’hypothèse du ruissellement des métropoles. Ainsi, son troisième apport est de révéler une diversité des relations entre les métropoles, leurs territoires voisins et l’ensemble de leur région. Certains territoires partagent les dynamiques positives de leur métropole (Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes), quand la situation est plus contrastée dans d’autres cas (Lille, Nice, Rouen et Toulouse). Enfin, la recherche montre que la distance à la métropole n’explique pas totalement la diversité des performances des territoires avoisinants. En effet, la proximité avec une métropole n'apparaît pas toujours avantageuse (par exemple, la plupart des territoires contigus à la métropole toulousaine sont en repli) et l’éloignement d’une métropole ne constitue pas forcément un handicap (dans la région de Bordeaux, certaines zones d’emploi éloignées de la métropole, comme à Bayonne, réalisent de bonnes performances).

 

Comment renforcer la contribution des métropoles à la cohésion des territoires ?

Forts de ces résultats de recherche, les économistes ont formulé des préconisations pour l’élaboration des politiques publiques, l'objectif étant de renforcer la contribution des métropoles à la cohésion des territoire. Les pistes d'actions sont les suivantes :

  • Clarifier la spécialisation des territoires, la spécialisation étant l’un des moteurs des économies externes d’agglomération ;
  • Renforcer les coordinations entre les territoires ;
  • Orienter la coopération entre acteurs, l’absence de coordination entre ces derniers étant un frein pour l’efficacité de l’action publique ;
  • Documenter la diversité des relations entre les territoires.

Ces préconisations ont pu être discutées au cours de riches échanges avec la salle.

 

 

Retrouvez l'article de synthèse que nous avions réalisé sur cette recherche.