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Sauver l'économie événementielle : les propositions d'Unimev
Unimev tire la sonnette d'alarme et interpelle le gouvernement pour soutenir ce secteur essentiel à l'attractivité française, notamment au regard des plans massifs de soutien adoptés par nos voisins européens.
Il y a quelques semaines, nous vous parlions du poids du secteur événementiel dans l'économie et l'attractivité françaises (Cnerinfo du 18 février 2021). Malgré ce constat, largement partagé, les professionnels de ce secteur - l'un des plus affectés par la pandémie - restent aujourd'hui dans une situation plus que critique et sans perspective de relance.
L'Union française des métiers de l'événement, Unimev, fédération avec laquelle le CNER collabore régulièrement, tire la sonnette d'alarme car de nombreuses questions restent en suspens, le gouvernement ne donnant aucune réelle perspective.
Une situation critique et des propositions de bon sens
La situation du secteur - qui a été le premier à être fermé (28 février 2020) - est plus que critique :
- En 2020, les aides (hors prêts et PGE) n’ont couvert que 6-8% du déficit d’exploitation des entreprises. Le reste a dû être puisé dans les trésoreries pour survivre alors que les pertes d’activité du secteur sont chiffrées entre -70% et -80% par rapport à 2019.
- 55% des adhérents d’UNIMEV déclarent que leur pronostic vital est engagé d’ici le mois d’avril 2021.
Jusqu'à présent, Unimev n'a reçu aucune de réponse de la part du gouvernement sur de nombreux points. Elle demande notamment :
- une exonération des charges patronales de juin à août 2020 alors que l’activité était, de fait, interdite en raison de la fermeture des parcs et centres d’expositions du 4 mars au 31 août 2020 ;
- l’exclusion du chiffres d’affaires réalisé online dans le calcul du chiffre d’affaires de référence permettant de mesurer la perte d’activité pour accéder aux différentes aides (alors que celui du « cliquer-emporter » des boutiques et restaurants en est, lui, déjà exclu) ;
- un accompagnement spécifique pour les entreprises sur plusieurs mois après la réouverture officielle car l'activité est soumise à un décalage dans le temps entre la décision publique de réouverture et le redémarrage économique effectif.
Des plans massifs d'aides en Allemagne et en Italie pour préparer la relance
A cette incertitude sur la date et sur les modalités de réouverture, s’ajoute l’inquiétude des grandes PME et ETI qui sont les sociétés porteuses du marché. Alors que l'Etat a poussé à la création de champions français en mesure de faire face à la concurrence internationale, ceux-ci n'ont bénéficié d'aucun soutien entre mars et novembre 2020 en dehors de l’activité partielle.
Pendant ce temps-là, les principaux concurrents se renforcent et préparent la relance : l’Allemagne a obtenu, le 25 janvier, le feu vert de Bruxelles pour mettre en place un plan spécifique d’aide de 642 millions d’euros pour son industrie des salons, congrès et parcs d’expositions. L’Italie a également demandé et obtenu le 18 décembre dernier une enveloppe de 370 millions d’euros.
Unimev interpelle donc le gouvernement afin qu'il s'engage sans attendre dans l'élaboration d'un plan de soutien massif au secteur afin d'être en mesure d'affronter la concurrence lors de la relance - si d'ici là les principaux acteurs de l'événementiel ne se sont pas effondrés. Il en va de la survie d'une filière qui concourt fortement à l'attractivité française ainsi qu’à la promotion de ses talents dans de nombreux domaines, agricoles, industriels, serviciels ou scientifiques.
Antoine Angeard