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Colloque « produire en France » : un beau succès

Le colloque organisé par le CNER mardi 20 mars sur le thème « Produire en France : quel rôle pour les collectivités territoriales », a connu un large succès.

Colloque « produire en France » : un beau succès


Le colloque organisé par le CNER mardi 20 mars sur le thème « Produire en France : quel rôle pour les collectivités territoriales », a connu un large succès.

Plus de 100 participants, dont Édith Cresson, ancienne Premier Ministre, ont assisté aux débats animés par le journaliste Benjamin Petrover, et posé de nombreuses questions aux intervenants à l’issue des deux tables rondes de la matinée.

Après l’ouverture officielle du colloque par Pascal Allizard, président du CNER, au cours de laquelle il a rappelé les grandes convictions de la fédération en matière de décentralisation, l’économiste Jean-Louis Levet a fait part de son analyse sur les causes de la désindustrialisation de la France. Selon lui, elle résulte d’une absence de choix politiques ces vingt dernières années, et n’est pas la conséquence des délocalisations. Jean-Louis Levet a ensuite émit 4 propositions pour remédier à cette situation :

  • recentrer les aides de l’État sur les secteurs les plus exposés ;
  • améliorer les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants ;
  • mettre en place une fiscalité au service des investissements ;
  • prendre des mesures fiscales permettant la transition écologique.

 

Des territoires différents, des réussites locales

La première table ronde a permis de mettre en avant des initiatives issues des territoires.

Marc-Antoine Jamet, président de la Cosmetic Valley, a insisté sur les atouts de ce pôle de compétitivité : sa démarche partenariale, la mise en relation de PME et de grandes entreprises sur un pied d’égalité, ainsi que son ancrage territorial. Pour lui, les collectivités sont un révélateur de synergies pour les entreprises.

Wilfried Montassier, président de Vendée Expansion, est revenu sur les spécificités du département, qui se caractérise par un important tissu de PME souples et réactives, réparties sur tout le territoire. Il existe un fort enjeu de transmission de ces entreprises dans les années à venir, en raison du départ à la retraite de nombreux dirigeants.

Son intervention a été complétée par celle d’Emeric d’Arcimoles, président du conseil d’administration de Techspace Aero, qui a pointé les difficultés du secteur industriel à recruter des jeunes, à tous les niveaux de qualification, en raison de leur manque d’appétence pour les filières techniques.

Hervé Lebrun, directeur d’usines chez Sanofi, a quant à lui rappelé le fort ancrage territorial du groupe et déploré l’instabilité réglementaire, nuisible aux entreprises.

Enfin, Antoine Harleaux, directeur général de FINORPA, a préconisé une utilisation des outils existants en matière de financement des entreprises, en particulier pour l’amorçage, plutôt que la création de nouvelles structures. Il a également indiqué que l’application de Bâle 3 et de Solvabilité 2 pourrait provoquer une raréfaction des crédits bancaires aux entreprises qui présentent des risques.

Vers un renforcement du rôle des régions ?

La seconde table ronde réunissait Robert Lion, président de l’ARD Ile-de-France et conseiller régional EELV, Alain Rousset, président de l’ARF et du conseil régional d’Aquitaine, et Robert Rochefort, député européen Modem, qui ont exprimé les positions de leurs partis respectifs en matière de décentralisation et d’action économique territoriale.

Si les trois participants se sont accordés sur la nécessité de poursuivre la décentralisation et de clarifier les compétences des collectivités, ils ont ensuite développé des pistes différentes pour ce faire.

Pour Robert Lion, les régions et les intercommunalités doivent concentrer l’action de développement économique, les agences régionales de développement  devant avoir un rôle de chef de file en la matière.

Alain Rousset a pour sa part appelé à une suppression d’échelons administratifs de l’État sur les territoires, et insisté sur la corrélation entre régionalisation et innovation. Il a déploré l’absence de stratégie industrielle ces dernières années et dénoncé le saupoudrage des crédits du Grand Emprunt.

Enfin, Robert Rochefort a prôné la mise en place d’un Small Business Act et d’un guichet unique au niveau régional pour les PME, tout en soulignant la nécessité d’une coordination au niveau européen.

De la nécessité d’un développement économique partant des territoires

Le colloque a été conclu par Pierre Veltz, PDG de l’Établissement public Paris-Saclay. Il a identifié quatre raisons justifiant que le développement économique soit fondé sur les territoires :

  • ils sont mieux placés que l’État pour gérer les restructurations permanentes liées à la crise ;
  • l’économie résidentielle a acquis une place majeure ;
  • les externalités sont décisives dans le développement économique ;
  • les mutations sociales importantes auxquelles nous assistons actuellement se font sur les territoires, et sont source de croissance.

 

Le CNER publiera dans le courant du mois de mai une étude sur ce sujet reprenant les points saillants du colloque, complétés par des contributions externes.