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Culture et développement économique, retour sur la 21e édition du SITEM

Culture et développement économique, retour sur la 21e édition du SITEM


Les 10,11 et 12 janvier derniers se tenait la 21e édition du SITEM, le salon international des musées, des lieux de culture et de tourisme. Organisé par Museum Expert, la plateforme de référencement des appels d’offre du secteur culturel et touristique, cette rencontre était l’occasion de rassembler différents experts autour de thèmes variés : industries créatives et partenariat, Grand Paris et attractivité, urbanité et hospitalité. Pour la première fois, un concours de start-up rassemblant les pépites du domaine était également organisé.

Retour sur les moments forts de ces 3 journées !

Le Grand Pari(s) du renouveau de l'attractivité culturelle et touristique

Le projet du Grand Paris augure une transformation profonde de la métropole, avec près de 200 km de nouvelles lignes et une mobilité des Franciliens renouvelée. Quelle place pour l'attractivité culturelle dans ce projet métropolitain d'envergure? Sylvia Casi, architecte, et Vincent Gollain, de l'Institut d'Aménagement et d'urbanisme d'Ile de France, ont présenté la démarche de mise en valeur des lieux d'intérêt de la métropole. Une méthodologie placée sous le thème du "Ici, je suis ailleurs", comme une invitation à un voyage métropolitain. La conférence s'est poursuivie par une présentation de projets muséaux et culturels de territoires de la métropole, ou attractivité culturelle et développement économique jouent à plein (EuropaCity, Le Bourget, Paris-Sud).

Les industries culturelles et créatives, ambassadrices d’une diplomatie d’influence

Pour Jérôme Clément, président de la Fondation Alliance Française, il est important de rechercher un équilibre entre économie et culture. La finalité de la culture ne doit pas être comptabilisée en termes de part de marché. Mettre la culture dans l’équation économique serait donc une erreur. Toutefois, les industries créatives ont un rôle à jouer dans le développement économique. En effet, le secteur de la culture est à l’origine de création d’emploi et constitue une part non négligeable dans le PIB. Certes la culture est une industrie mais elle est premièrement un art à dimension humaine. Le rôle de la culture dans le développement économique doit donc être davantage appréhendé au regard de l’image qu’elle renvoie d’un territoire, un pays. La culture n’est pas un bien comme un autre. Elle est au final plus que ça, selon les mots de Jérôme Clément « elle doit apporter quelque chose au développement économique ».

Qu’est-ce que la culture représente ?  Serait-elle un indicateur d’influence ?

C’est en effet ce que Pierre Dutilleul, directeur général du Syndicat National de l'Edition fait souligner « 35% des touristes étrangers viennent en France à des fins culturelles ». La culture française serait donc un outil de rayonnement à l’étranger, une source d’attractivité pour le territoire. Concrètement, qu’est-ce que cela donne ? Il s’agit de missions de promotion à l’étranger. La présence dans des salons internationaux est une réelle plus-value pour nos territoires.  Pierre Dutilleul parle ici de « mise en vitrine ». C’est notamment ce dont est en charge l’institut français par le biais de ses ambassadeur.

Pour Pascal Mangin, Président de la commission culture de la Région Grand Est,  atteindre une masse critique, notamment par la multiplication des partenariats permet sensiblement d’accroître les budgets et la visibilité. « Le type de projet partenarial a un réel effet de levier sur l’attractivité ». En effet la culture a un coût, cependant, pour 1 euros de subvention c’est 3 / 4 euros qui reviennent sur le territoire, moyenne bien supérieure à d’autre secteur d’activité où la création d’emploi  n’est pas aussi importante.

Ainsi, une des clés de compréhension de l’enjeu culturel réside donc également dans la capacité à éduquer les acteurs public et les potentiels investisseurs : « la culture n’a pas de retours sur investissement immédiat ».

Urbanité et hospitalité, un nouveau tourisme culturel urbain

Réunis sur cette 3e table ronde Paul Arseneault, Titulaire de la Chaire de tourisme de l'UQAM et Korta Murua Kepa Directeur-Coordinateur de la stratégie du conseil municipal Donostia/Saint Sébastien, ont tous les deux mis l’accent sur la nécessité pour un créer une destination attractive de :  

  • Mettre en valeur le patrimoine et notamment les ressources cachées. L’idée est de sortir des sentiers battus, proposer une offre nouvelle, expérientielle. C’est davantage une offre sensorielle qui doit être proposée afin d’inciter les visiteurs à être les premiers ambassadeurs de la ville.
  • Repenser l’hospitalité grâce notamment au numérique en donnant de nouveaux repères. Au final, le territoire doit penser son attractivité au regard d’une continuelle réhabilitation de son offre urbaine et notamment de services. Le numérique est un outil pertinent mais pas exhaustif. Comme le précise Paul Arseneault, la maitrise de l’innovation est gage de pouvoir. On se place davantage dans la logique de l’entreprise qui crée le besoin alors que même que les applications devraient répondre aux besoins des touristes.