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Mission Sport et Tourisme : découvrez 21 propositions pour optimiser les retombées touristiques des grands événements sportifs

Comment optimiser les retombées touristiques des grands événements sportifs internationaux organisés en France ? Découvrez les 21 mesures de la mission « Sport et Tourisme » présentées au Comité interministériel du tourisme du 19 juillet 2018.

Mission Sport et Tourisme : découvrez 21 propositions pour optimiser les retombées touristiques des grands événements sportifs


En avril, nous vous annoncions le lancement de la mission interministérielle « Sport et Tourisme », par la ministre des Sports Laura Flessel et le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne.

 

Entre la mi-avril et la mi-juillet, les quatre personnalités missionnées – Benjamin Dirx, député de la première circonscription de Saône-et-Loire, Patrick Doussot, vice-président de l’Office de tourisme du Touquet, Laurent Queige, délégué général du Welcome City Lab, et Pascale Roque, directrice générale de Pierre et Vacances Tourisme – ont auditionné près de 130 acteurs du sport et du tourisme et rencontré l’ensemble des ministères compétents en la matière.

 

Ils ont ainsi élaboré 21 mesures pour optimiser les retombées touristiques des grands événements sportifs organisés en France, présentées au gouvernement le 19 juillet à l’occasion du Comité interministériel du tourisme (CIT). Ce même jour, le député Benjamin Dirx nous a accordé un entretien pour nous exposer plus en détail le contenu du rapport.

Proposer une offre touristique structurée liée aux grands événements sportifs internationaux

 

Les trois premières mesures portent sur la proposition d’une offre touristique structurée liée aux grands événements sportifs internationaux (GESI). La première serait de coupler la billetterie des événements sportifs à l’offre touristique des territoires qui les organisent. En effet, c’est l’achat du billet pour assister à l’événement sportif qui est à la base de la visite sur le territoire. Il est donc primordial que, dès cette étape, le futur visiteur soit informé de l’offre territoriale : transport, hébergement, loisirs, culture, etc. Dans la mesure où les billetteries sont rarement gérées par l’organisateur de l’événement mais par un prestataire spécialisé, les membres de la mission préconisent aux organisateurs d’événements sportifs d’inclure ces conditions dans le cahier des charges des prestataires de billetterie.

 

La deuxième mesure proposée est la mise en place de passes touristiques sport/culture/transports pour les GESI, par lesquels les visiteurs auraient sur un même support leur billet pour assister à l’événement sportif, ainsi que les différentes prestations achetées (accès aux sites culturels, transports en commun, etc.), avec des tarifs préférentiels. Les membres de la mission préconisent également le développement de plateformes d’informations touristiques pour chaque GESI, reposant sur DataTourisme et France.fr. 

S’appuyer sur les grands événements sportifs internationaux pour promouvoir le territoire

 

Forts de leur audience, les GESI constituent des vitrines à l’échelle planétaire pour les territoires qui les organisent. Associés à une communication adéquate, ces événements peuvent ainsi servir la promotion de leur territoire d’accueil. Pour cela, les membres de la mission appellent à une co-construction des plans de communication par les pouvoirs publics et les médias en amont des événements. Ils proposent d’élaborer des bases de données en open data réunissant des informations et des images à destination des médias – notamment étrangers –, pour qu’ils ne diffusent pas que du contenu sportif et qu’ils véhiculent une image positive du territoire avant, pendant, et après l’événement.

 

 

« Les sportifs sont de très bons ambassadeurs du territoire. »

Benjamin Dirx Député de la première circonscription de Saône-et-Loire

Les territoires où se déroulent les GESI ne sont pas les seuls à pouvoir être valorisés à l’occasion de ces événements. En effet, comme l’a rappelé Benjamin Dirx au cours de notre entretien, les portraits des sportifs dans leur ville de naissance ou sur leur lieu d’entraînement, tout comme les reportages sur les localités où sont implantées les usines de matériels sportifs, sont autant d’outils de promotion territoriale.

 

Un autre enjeu est celui de la valorisation de l’ensemble du territoire français, au-delà de la ville organisatrice du GESI. Par exemple, les Jeux Olympiques de 2024 ne devront pas être uniquement ceux de Paris mais ceux de toute la France. Ainsi, la neuvième mesure du rapport consiste à créer, parallèlement aux marques officielles de chaque GESI, une marque ombrelle de promotion, signature de la destination France, déclinable pour chaque événement. De manière générale, les membres de la mission appellent à un renforcement de la communication, du marketing et de la mobilisation autour des GESI.

S’appuyer sur les grands événements sportifs internationaux pour développer le tourisme

 

Sources de ferveur populaire, les GESI peuvent attirer sur leur territoire des personnes non détentrices de billets qui souhaitent simplement profiter de l’ambiance offerte par l’événement. Pour alimenter cela, les membres de la mission préconisent de développer l’offre événementielle autour des GESI. Cela peut passer par une transformation des espaces publics en espaces ludique, par des visites virtuelles des équipements sportifs, par la retransmission télévisée des événements dans des enceintes annexes et sécurisées comme les stades, etc. Tout cela permettant également de lutter contre les effets d’éviction.

 

Pour que les territoires ne se contentent pas d’accueillir des visiteurs au moment de la tenue du GESI, la mesure 14 propose de créer des lieux de mémoires du sport, dans un objectif de valorisation du patrimoine sportif français. Par exemple, la ville de Roubaix, la Communauté d’agglomération des Sables d’Olonne et l’Automobile Club de l’Ouest ont lancé le réseau Iconic Sport Sites dans l’objectif de développer le tourisme sur leurs sites sportifs tout au long de l’année, au-delà des événements ponctuels (course cycliste de Paris-Roubaix, départ du Vendée Globe, course automobile des 24h du Mans).

 

Enfin, pour que les personnes venues en France à l’occasion d’un GESI aient envie d’y retourner, une attention particulière doit être accordée à leur accueil. Aussi, les membres de la mission proposent de créer une formation spécifique à l’accueil des GESI. Dans le cadre de la formation initiale (professions du tourisme et du sport), des modules spécifiques seront proposés aux étudiants. Dans le cadre de la formation professionnelle continue, il s’agira de créer une fiche RNCP pour les salariés des entreprises, leur permettant d’acquérir les compétences spécifiques à l’accueil des GESI, puis d’être mobilisés dans le cadre de ces événements. Des formations spécifiques seront également proposées aux professionnels du tourisme et du sport, en ligne (MOOC) et en présentiel. Un concours national de l’hospitalité sera organisé, avec en récompense une place pour la finale de l’événement sportif.

S'appuyer sur les grands événements sportifs internationaux pour aménager et développer les territoires

Enfin, les GESI peuvent constituer des accélérateurs de l'aménagement et du développement des territoires qui les accueillent. Les membres de la mission préconisent ainsi de s’appuyer sur les GESI pour renforcer l’offre de transport (axe 11), favoriser l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap (axe 5), et améliorer la connectivité internet (mesure 15). Par exemple, dans le cadre du Tour de France, des bornes wifi nomades sont installées dans les zones blanches traversées par les cyclistes. Elles peuvent ensuite se pérenniser et participer au développement de la connectivité de ces territoires. 

 

 

Retrouvez les 21 mesures dans leur intégralité ici.

 

Clémence Binet