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Pôles de compétitivité : vers un recentrage ?
Le 4 décembre dernier avait lieu la 11e journée nationale des pôles de compétitivité, organisée au ministère des Finances. À cette occasion, le ministre du Redressement productif et la ministre des PME ont présenté les nouvelles ambitions du gouvernement pour les pôles de compétitivité.
Arnaud Montebourg a ainsi indiqué que les pôles de compétitivité devaient « focaliser leur énergie sur les retombées économiques, l’industrialisation et la diffusion des innovations dans les produits et services », afin de « devenir de véritables usines à produits d’avenir ». Fleur Pellerin a de son côté déclaré que les pôles doivent « accroître leur effort d’accompagnement des PME, notamment pour l’accès au financement et l’exportation ».
Le même jour, l’Institut de l’entreprise publiait un rapport préconisant de revoir entièrement la politique des pôles, sur la base d’un constat sévère : ils n’auraient représenté en 2012 que 1,5 % des brevets, 4,5 % des dépenses de R&D, et 5 % des créations d’entreprises innovantes.
Dénonçant une politique de « saupoudrage », l’Institut de l’entreprise préconise donc de ne conserver que de 10 à 15 pôles, et ce d’autant plus que ces derniers ne couvriraient que 13 des 85 technologies identifiées comme « d’avenir ».
Deuxième critique : les pôles seraient trop concentrés sur l’amont, au détriment de l’aval, soutenant en priorité des programmes de R&D à forte composante publique. Il apparaît par conséquent nécessaire de renforcer leur capacité à proposer des services en matière d’accompagnement de l’innovation et de mise sur le marché des produits.
Enfin, l’Institut de l’entreprise appelle à une plus grande implication des grandes entreprises dans les pôles de compétitivité, car elles représentent 62 % de l’effort de R&D français.
Raphaëlle Frija