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Systèmes productivo-résidentiels : une étude de Davezies et Talandier pour le CGET
Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) vient de publier une étude de Laurent Davezies et Magali Talandier qui prolonge leurs travaux sur l’émergence de systèmes productivo-résidentiels. Mettant en évidence les interdépendances croissantes entre territoires productifs et territoires résidentiels, les auteurs concluent qu’il est faux de penser que les métropoles se développent en laissant les périphéries à l’écart.
Davezies et Talendier identifient 4 bases économiques au développement d’un territoire :
- la base productive marchande ;
- la base résidentielle ;
- la base publique ;
- la base médico-sociale.
Aujourd’hui, les flux liés à l’économie résidentielle représentent la moitié des revenus entrant dans les territoires (zones d’emploi) ; la base productive en représente 20 %, et la base publique et médico-sociale 27 %.
Cela étant, ces moyennes cachent d’importantes disparités car la spécialisation des territoires s’accroît. Ainsi, les territoires à dominante productive sont peu nombreux, et principalement situés en Ile-de-France et quelques grandes villes. A contrario, les territoires à dominante résidentielle sont pour la plupart ruraux ou dans des petites villes, ainsi que dans quelques grandes villes du Sud de la France. Certains d’entre eux dépendent surtout des revenus des retraités, d’autres des touristes, d’autres enfin des « navetteurs ».
Les auteurs observent une augmentation des synergies entre ces différents types de territoires, donnant naissance à des systèmes productivo-résidentiels, caractérisés par un noyau productif émetteur de flux résidentiels et un ensemble de communes réceptrices de ces flux. Ils se décomposent en 4 types :
- les systèmes productivo-résidentiels vastes et intenses (ex. : Paris) ;
- les systèmes productivo-résidentiels vastes et peu intenses (ex. : Lille) ;
- les systèmes productivo-résidentiels compacts à forte intensité (Bordeaux, Nantes, Montpellier…) ;
- les systèmes productivo-résidentiels compacts peu intenses.
Le montant total des flux émis dans ces systèmes depuis les unités urbaines vers les communes réceptrices atteint 100 milliards d’euros par an.
Par ailleurs, certains systèmes productivo-résidentiels (les compacts à forte intensité) s’en sortent mieux que d’autres : les aires urbaines qui enregistrent les meilleures performances économiques et démographiques sont celles dont l’environnement est attractif pour les retraités et les propriétaires de résidences secondaires.
Les auteurs en concluent que le développement des aires urbaines est parallèle à celui de leur hinterland, dans une logique gagnant/gagnant ou perdant/perdant, montrant ainsi que la métropolisation a des effets d’entraînement sur les territoires périphériques, et inversement.